Origine et constats
Cela fait plus d’un an que la Guadeloupe est touchée, comme le reste du monde, par la crise liée à l’épidémie de
SRAS COV 2. Les mesures prises par les autorités nationales et locales ont souvent été incompréhensibles. Si la
nouveauté de cette épidémie et surtout le manque de préparation du pouvoir politique peuvent expliquer un certain
nombre de décisions contradictoires, force est de constater qu’aujourd’hui les mesures prises par les autorités
s’appliquent de manière unilatérale, avec trop peu de concertation des acteurs locaux, sans considération de la
réalité de l’île et son climat tropical.
De nombreux rapports et études affichent d’ailleurs une autre réalité de la crise sanitaire et des stratégies politiques
mises en oeuvre, fondées sur une litanie de chiffres morbides implacablement diffusés jour après jour, au service
d’une dramaturgie anxiogène.
Il est important de rappeler qu’avant même l’arrivée de cette épidémie la Guadeloupe était déjà très affaiblie par de
nombres crises, économique, politique, sociale, structurelle, environnementale, sanitaire. Cette grande fragilité s’est
trouvée accentuée par les politiques actuelles. En effet, elles ont entraîné la destruction de nombreuses entreprises,
la montée du chômage dans une île déjà sévèrement touchée par ce fléau, le désespoir de nos artisans et petits
commerçants, la rupture de liens sociaux, l’isolement de personnes âgées, la déstructuration de familles, la
dégradation des conditions d’apprentissage. On note également un accroissement du nombre de pauvres qui se
traduit notamment par une hausse des demandes de RSA, plusieurs centaines de dossiers par mois. A cela s’ajoutent,
l’apparition de troubles psychiques et sociaux, qui touchent maintenant toutes les tranches de la population, ainsi
qu’un niveau d’agressivité accru, alimenté par une politique de la peur, des restrictions des libertés et amplifiés par
le manque d’air. Aujourd’hui ce sont nos enfants, suffocant sous des masques humides en quelques minutes et
chimiquement inadaptés, qui paient le prix fort de décisions gouvernementales appliquées verticalement depuis
l’hexagone et déconnectées de la réalité locale.
En l’absence d’études d’impact et de bilans permettant d’apprécier l’efficacité des mesures prises (confinement,
fermetures d’entreprises, gestion des flux touristiques, masques en extérieur, traitements, etc.), et compte tenu des
conséquences économiques, sociales, environnementales désastreuses pour nos territoires, il nous est apparu
nécessaire d’unir nos forces pour apporter un regard d’experts, ayant une bonne connaissance de notre territoire, au
service de l’intérêt général.
C’est ainsi que des chercheurs de différentes disciplines universitaires et non universitaires, des praticiens de la
santé, des citoyens ont créé, au mois de mars 2021, le Conseil Scientifique Pluridisciplinaire Citoyen Caraïbes
(C.S.P.C.C.), association loi 1901 indépendante de toute influence.
Cette structure prend volontairement en compte dans ses objectifs, ses activités et ses publications, différents
angles d’analyse : technique, scientifique, juridique, social, sociétal, historique, économique, éthique, médical,
culturel, artistique, environnemental.